Le consultant
Bernard Fourage (à droite) avec les élus nantais
Isabelle Loirat et Benoît Blineau.
Le rapport d'un consultant indépendant, opposé
au projet, est accessible sur internet. À Nantes,les
opposants centristes s'appuient dessus.
Le rapport de
Bernard Fourage vient d'atterrir sur le bureau des
grands élus, Jacques Auxiette, Patrick Mareschal et
Jean-Marc Ayrault. Depuis plusieurs années, ce
consultant indépendant travaille sur le projet
d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, dont il soulève
« les fragilités ».
Il a élaboré,
poussant loin le détail, un projet alternatif jouant
la complémentarité entre les aérodromes de Nantes,
Angers et Rennes, et l'intermodalité avion-train à
grande vitesse. « C'est ce que s'apprête à faire
Air France en remplaçant des vols intérieurs par des
TGV », fait remarquer l'expert.
Il préconise le
maintien du site actuel de Bouguenais, avec
construction d'une piste orientée différemment (pour
ne plus survoler Nantes), et la desserte de l'actuel
aéroport par un RER Châteaubriant-Nantes-Pornic.
Avec l'argent
économisé, il serait possible de lancer, dit-il, une
liaison ferroviaire sud Loire à grande vitesse, vers
Angers et Sablé, qui mettrait Nantes à 1 h 30 de
Paris, « comme Rennes ».
C'est sur cette
étude que s'appuient les élus MoDem de Nantes pour
relancer le débat. Le travail de Bernard Fourage est
désormais en ligne sur internet (http://esginfra.fr),
donc accessible au grand public. « Nous demandons
à tous de le consulter », expliquent Isabelle
Loirat et Benoît, les deux élus Mouvement démocrate
du conseil municipal de Nantes. « Il faut que le
débat sur les projets alternatifs ait lieu. Et nous
allons nous y employer », affirment-ils alors
que de leur côté, les élus Verts de Nantes viennent
de s'en prendre, en termes très vifs, au
député-maire, Jean-Marc Ayrault.
Malgré la
déclaration d'utilité publique, rien n'est perdu,
estiment les centristes. Car le paysage change.
« Les transports évoluent à toute vitesse. Dans sept
ans, quel sera le prix du baril de pétrole ? Déjà,
Air France revoit à la baisse ses prévisions de vols
intérieurs. Aujourd'hui, aucun argument ne permet de
justifier un tel équipement. » Question majeure :
qui va payer, et comment ? « Il n'y aura
aucune subvention européenne, les caisses de l'État
sont vides. Nous ne comprenons pas comment François
Fillon et Jean-Marc Ayrault peuvent prendre le
risque d'une telle casserole financière, eux qui
tiennent tant de discours sur le développement
durable et la maîtrise des dépenses publiques. »
Marc LE DUC.
Ouest-France
http://www.nantes.maville.com/Projet-d-aeroport-contre-rapport-en-ligne-/re/actudet/actu_dep-638681------_actu.html